Rencontre avec Danladi Adamou, directeur du patrimoine culturel et des musées au sujet du projet « renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel » au Niger financé par la contribution de l’Espagne à l’UNESCO. il est mis en œuvre dans le cadre de la convention de 2003 de l’UNESCO en collaboration avec le Ministère chargé de la culture.
Quelles sont les actions du Ministère dans ce projet ?
Le Ministère en charge de la culture est en train de mettre en œuvre deux projets pilotes sur un travail d’inventaire participatif du patrimoine culturel immatériel. Ces projets visent deux sites pilotes à savoir le site de Boubon et celui d’Agadez. Ce sont des sites pilotes à travers lesquels nous allons initier l’inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel, c’est-à-dire tout ce qui est intangible : des pratiques, des expressions, le savoir etc.
Ce projet, c’est d’amener la population à s’intéresser et promouvoir cet aspect du patrimoine parce que, de plus en plus nous sommes en train de le perdre, peu de gens s’y intéressent aujourd’hui. Pour notre Ministère c’est une manière de voir dans quelle mesure nous pouvons mettre un accent particulier afin de répondre à la mise en œuvre de cette convention de l’UNESCO qui vise essentiellement la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Comme notre pays est signataire de cette convention il est de notre devoir d’œuvrer activement dans la mise en œuvre de cet instrument.
Depuis son lancement en Octobre 2014, ce projet a réalisé plusieurs activités à savoir deux ateliers de formation notamment sur la convention de 2003 et sur la méthodologie d’inventaire avec la participation des communautés. A présent, nous sommes sur la réalisation d’inventaires sur les deux sites pilotes dont le lancement a eu lieu en Octobre 2015. Deux équipes ont été mises en place. Elles sont composées des membres de la communauté concernée et de techniciens en vue de renseigner et documenter des fiches préparées pour cet effet. Notre objectif à terme est de collecter le maximum d’informations que nous allons publier sous forme de brochures au plan national et international.
Expliquez-nous comment amener les populations à s’intéresser à ces pratiques qui ne cessent de disparaître.
La stratégie est de sensibiliser mais aussi de renforcer les capacités des acteurs à travers la formation afin qu’ils contribuent activement à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, facteur de cohésion sociale et de développement durable dans notre pays. Le travail d’inventaire va permettre aux populations notamment les jeunes de mieux connaître et exploiter leur patrimoine.
Pourquoi le choix d’Agadez et Boubon?
Agadez est un bien inscrit au patrimoine mondial. Il est donc important de réaliser ce travail pour renforcer la sauvegarde des éléments du patrimoine culturel immatériel pour davantage renforcer la conservation du site. Boubon a été identifié parce que nous voulons mettre l’accent particulier sur le savoir faire féminin à travers la poterie mais aussi sur d’autres activités menées par les femmes. Les femmes sont les gardiennes de nos traditions et favorisent la transmission.
propos recueillis par Walter Issaka