Le CCFN est-il devenu CCF ? C’est la question que les uns et les autres se posent depuis un certain temps.
Déjà, depuis près d’une décennie, les rappeurs qui l’avaient baptisé « temple du rap nigérien » ont fini par le déserter à cause des frustrations récurrentes engendrées par l’administration de ce centre. Puis ce fut au tour de la majorité des artistes de délaisser l'endroit qui ne correspond plus à leurs aspirations.
Depuis de nombreuses années les nigériens se posent des questions sur la place qui leur ai accordée par ce centre, avons-nous notre mot à dire concernant les décisions prises par cette institution, qui est je vous le rappelle, franco-nigérienne. Ce qui est sûr, c’est que la gérante de la buvette du CCFN s’est fait déguerpir des lieux le 1er Janvier 2015 après 23 années passés dans ce centre... Les tarifs de la nouvelle gérance sont assez marrants : la tasse de thé à 600 F, la bouteille de boisson gazeuse à 800 F, même l’eau qu’on ne trouve plus qu’en petite bouteille est à 500 F. Pourtant nous ne sommes ni dans un restaurant, encore moins dans un hôtel, nous sommes dans un centre culturel ! Avec la précédente gérance la tasse de thé était à 100 F, la boisson gazeuse à 350 F et le sachet d’eau à 25 F. La buvette était un lieu privilégiée de rencontre des artistes à qui, connaissant le contexte difficile dans lequel ils évoluaient, la gérante faisait de temps en temps crédit. Aujourd'hui on ne peut plus s'asseoir à la buvette sans consommer et au delà des artistes, les étudiants qui fréquentaient l'endroit grâce à la médiathèque ne semblent plus être les bienvenus...
Admettons que l’autre partie qui dirige le CCFN ignore les réalités des gens qui le fréquentent, qu’en est-il de la partie nigérienne ? L’ignorent-ils aussi ? Le CCFN ferait bien de revoir sa politique afin que les quelques rares artistes, étudiants et scolaires qui continuent à le fréquenter ne le désertent, aussi.
Walter Issaka Alzouma