Rabi Illa est danseuse. C’est au sein de la formation G Girls aux coté de Princesse Tifa, Mireille, Sarah et Lachouana qu’elle fait ses débuts. Quand Princesse Tifa décide de se lancer dans le rap, Rabi et Sarah restent seules dans le groupe et décident de le rebaptiser Arsenik Girls, les deux autres ayant décidé d’abandonner la danse.
Bibi, Khadja et Fridah rejoignent le crew qui se fait rapidement un nom dans les shows hip hop de la capitale. Elles accompagnent bon nombre de groupes de rap et collaborent avec d’autres danseurs tels que les Lisaint. On fait également appel à elles pour accompagner des artistes internationaux se produisant à Niamey tels que Afro Love et les Negmarron. Plus tard les filles évolueront vers d’autres styles de danse, notamment la danse contemporaine et la danse traditionnelle à travers des formations avec la compagnie Gabéro dont les danseurs sont désormais en Chine.
Le 8 Avril 2007 Arsenik Girls présente son premier spectacle au CCFN de Niamey, un spectacle mixant les styles chorégraphiques sur la thématique de la femme rurale.
Par la suite les filles se dispersent, certaines pour poursuivre leurs études à l’étranger, d’autres pour raisons personnelles. Même si le groupe clame haut et fort son existence, on ne le voit plus sur scène et on aperçoit souvent Rabi accompagner seule des groupes de rap sur scène. Le 25 mars passé Khadja l’a accompagné pour représenter Arsenik Girls au grand spectacle de danse organisé par le groupe Saint9 au CCFN Jean Rouch. Ce spectacle dont l’ambition était de présenté au public toute la palette de la danse nigérienne a été un véritable succès.
Parallèlement à ses études à l’IIMAT pour devenir hôtesse de l’air, Rabi initie de nombreux scolaires à la danse lors des événements culturels organisés par les écoles.
Son plus grand rêve, ouvrir une école de danse pour faire partager sa passion au plus grand nombre.
"La danse nigérienne a véritablement évolué. Lorsque j’ai débuté c’était le rap qui dominait, on ne parlait pas de la danse mais maintenant nous sommes capable de remplir des salles. La danse a pris sa revanche. On ne peut même plus compter le nombre de danseurs aujourd’hui mais ce qui nous bloque c’est de ne pas pouvoir sortir nous produire à l’étranger, c’est un vrai handicap pour la danse nigérienne. A part Saint9 qui a été invité en 2009 à Urbanation BBOY à Dakar ou ils ont remporté la troisième place, plus rien. Je crois aussi que les danseurs devraient accorder plus d’importance à la danse traditionnelle et à la danse contemporaine, c’est ce qui compte beaucoup sur la scène internationale, ici on se base essentiellement sur la danse hip hop, les danseurs devraient élargir leurs techniques. La danse traditionnelle véhicule notre histoire, lorsqu’on l’a pratique on marche dans les pas de nos ancêtres. C’est d’ailleurs une danse très appréciée par nos parents. Ils ne viennent jamais nous voir lorsque l’on fait des spectacles de danse Hip Hop mais lorsque c’est un spectacle de danse traditionnelle ils sont toujours là.
D’une manière générale la danse n’est pas bien vue dans notre pays. Très peu de gens s’y intéressent. Que ce soit les bailleurs de fonds ou les sociétés de la place nous ne recevons jamais d’appui pour nos créations, ils ne prennent même pas la peine de nous répondre, ne serait-ce que pour nous dire non…
Au-delà de la danse c’est la culture en général qui est maltraitée dans ce pays. Parmi toutes les disciplines de la culture nigérienne c’est de la mode seulement que j’ai entendu parlé à l’étranger et juste à travers le FIMA. A part ça, rien !"