Aminami Iman est mannequin. A 27 ans, elle est agent commercial à Régie pub. Lors de ses études au Maroc elle s’amuse à défiler en tenue traditionnelle lors des soirées culturelles de son école. A sa rentrée au Niger en 2000 elle participe à l’élection de miss de son établissement, le collège Mariama, et remporte le concours. Cette consécration lui donne l’envie de poursuivre dans cette voie et elle participe activement aux différents défilés inter établissement organisés par les scolaires. En 2005 elle participe au concours Miss Niger ou elle décroche la place de première dauphine.
En 2006 Aminami a représenté le Niger à l’élection Miss CEDEAO au Togo. En Novembre passé elle a défilé pour la première fois au FIMA.
FOFO : Que penses-tu de Miss Niger ?
AMINAMI : À l’étranger l’organisation des élections des miss nationales sont vraiment mieux organisées que chez nous. Les Miss sont vraiment considérées, elles sont souvent impliquées dans des activités socio-politiques de leurs pays, elles ont des voitures, des maisons, mais au Niger franchement on ne les gatte pas. Dès que leur mandat arrive à terme on les oublie. Aujourd’hui si on demande aux nigériens le nom de la toute première miss Niger ils ne pourraient pas répondre, ce qui fait que je ne trouve pas ce concours important. Etre miss ou mannequin ça n’a vraiment pas d’avenir au Niger, c’est vraiment dommage.
FOFO : Quelle en est la cause à ton avis ?
AMINAMI : C’est la société. Les gens pensent que ces métiers sont de la débauche. Pour eux être mannequin ou miss c’est être une prostituée alors que ça n’a rien à voir ! C’est un travail comme un autre ! Il faudrait que la société encourage et reconnaisse le travail des créateurs nigériens et ainsi reconnaissent les mannequins. Nous devons encourager les gens qui font ces métiers. Ces personnes défilent et ne gagnent pratiquement rien, c’est écœurant.
FOFO : Ton point de vu sur le FIMA ?
AMINAMI : Les gens ne se rendent pas compte que cet événement permet à un grand nombre de personnes de découvrir le Niger. Le FIMA permet aux nigériens de développer le tourisme, de voir des stars de très prés. Je pense sincèrement que ce festival est un cadeau qu’Alphadi offre au pays.
La dernière édition a été très appréciée, malheureusement je trouve que ça ne dure pas assez longtemps, j’apprécierais qu’un espace de vente des œuvres des jeunes créateurs soit créé. Cette année j’ai défilé pour la première fois à ce festival. On a beaucoup rigolé, on a fait beaucoup de connaissances. Les coiffeurs, les maquilleurs, les habilleurs, les créateurs, les mannequins, tout le monde s’entendait très bien, c’était une harmonie incroyable. Lorsque je suis montée sur le podium j’étais remplie de joie, toutes ces lumières, tous ces flashs, c’était extraordinaire !
FOFO : Tes projets ?
AMINAMI : J’aimerais apporter ma contribution à l’élection Miss Niger. Ce n’est pas sérieux de prendre des filles au hasard et de venir les présenter comme Miss Niger au peuple. Un casting doit se faire dans les huit régions du pays afin de donner véritablement leurs chances à toutes les nigériennes ! Jusqu’à maintenant la sélection s’arrête à Niamey. Une Miss Niger ce n’est pas n’importe qui, c’est une fille qui représente le Niger aux concours panafricains alors le comité d’organisation doit en tenir compte.