A 27 ans, Maman Sani incarne a lui seul le renouveau de la danse contemporaine nigérienne. Originaire de Zinder il débute comme danseur Hip Hop avant de découvrir la danse contemporaine en 2001 grâce a une formation au CCFN de Zinder dirigé par Alio Kalami.
La même année il créé sa première compagnie: la compagnie ‘Matassa’. Pendant trois ans il enchaînera les formations aux CCFN de Zinder et de Niamey avant de se rendre à Ouagadougou en 2004 pour y suivre toute une série de stage et y présenter sa pièce ‘Désir’ au Festival Dialogues de corps avec sa compagnie.
En janvier 2005 il participe a la résidence de création de la chorégraphie ‘Source’ au CCFN de Zinder avec la compagnie ‘Kongo Ba téria’ regroupant des danseurs du Niger, du Burkina Faso, du Mali, du Séné- gal, de Guinée Bissau et du Nigéria avant d’effectuer une tournée sous-régionale de présentation un mois après.
En 2005 Maman Sani et sa compagnie ‘Matassa’ effectuent une tournée qui les mène jusqu’à Lyon en France avec leur création ‘Désir’.
En janvier 2007 il part en formation au Centre Méditerranéen de Tunis pendant un an. A son retour au Niger il créé son premier solo ‘tout n’est pas perdu’ qu’il présente aux CCFN de Zinder et de Niamey en mars 2008.
‘L’idée de créer ce solo mûrissait dans mon esprit depuis fort longtemps. Nourri par les voyages, les rencontres d’échanges artistiques et culturels que j’avais vécu. C’était aussi une remise en question de ce que je suis réellement. Comment utiliser toute cette nouvelle expérience acquise, toute cette richesse, que faire avec? Pour sa création j’ai du aller chercher au plus profond de mon être, pour exprimer à travers mon art ce que je n’arrivais pas à dire avec la parole, ce que je ne pouvais pas écrire avec un stylo. Ce solo est inspiré par les expériences que j’ai vécues au cours de ma courte vie: l’incompréhension, les problèmes de communications, les voyages, les rencontres et échanges, l’apparence et la réalité, les obstacles, les critiques et les regards que les gens posent sur moi, ...’
Il présente également ‘Tout n’est pas perdu’ pendant le Festival ‘Action Danse’ de Casa- blanca en octobre 2008 et au festival Dense Bamako Danse en septembre 2009.
En Novembre 2008 il créé sa nouvelle compagnie ‘Néma’ avec deux danseurs ren-contrés lors de sa formation à Tunis: Lucky Kele d’Afrique du Sud et Yaya Sarria du Tchad. Ils réalisent leur première résidence de création pour la pièce chorégraphique ‘Monde noir’ au Centre de Développement Chorégraphique de Ouagadougou, suivi de la première présentation lors du festival ‘Dialogues de corps’ en décembre de la même année. En janvier 2009 la compagnie Néma présente sa pièce aux CCFN de Zinder et de Niamey.
En juin 2009 il créé et présente le solo ‘P’Eaux des Hommes’ au festival de l’Oh à Paris avant de retourner se perfectionner à l’écriture chorégraphique à Bamako, à Brazaville et à Ouagadougou de septembre à décembre 2009.
En 2010, Maman Sani est sélectionné pour le programme de formation chorégraphique initié par La Termitière de Ouagadougou: Le programme Chrysalides qui durera deux ans.
‘Partout, et pas seulement en Afrique, l’art peut contribuer au développement d’un pays. L’artiste est un ambassadeur de sa culture, de son pays. Toutefois,
son rôle ne se limite pas qu’à ce- la: bien qu’empreintes de son milieu de vie, ses investigations sont tout autant personnelles. Un artiste, c’est quelqu’un qui doit sortir hors du monde pour créer son univers personnel. En regar- dant ce qui se passe dans le monde qu’il a quitté et à travers son monde à lui, il essaie de comprendre comment contribuer au développement de sa culture, de son pays, du monde entier. La danse contemporaine africaine, à travers certaines définitions, nous enseigne à faire face à no- tre monde, donc à nous-mêmes. En apprenant à faire face au monde, on apprend à chercher des solutions à nos problèmes.’