Rencontre avec Harouna Chanayé

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Par Webmaster  Publié le 16/10/2016
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Je suis violoniste depuis plusieurs années, mon père l'était avant moi. D’ailleurs c’était avec son violon que j’avais appris à jouer malgré son refus. En fait il ne voulait pas que je devienne comme lui, joueur de violon.

Ce qu’il voulait pour moi c’était de poursuivre mes études, les études Coranique. Un jour, pendant qu’il était absent, je suis rentré dans la chambre pour y jouer un peu du violon, de son violon, c’était ma toute première, la toute première fois que j’ai touché à un violon, que j’y en ai joué. Malheureusement, c’était aussi le premier jour où mon père m’a surpris en train de m’en servir, de jouer du violon, son violon à lui. Malheureusement parce que, il ne voulait pas que je suive ses traces, que je devienne moi aussi un joueur de violon, il n’en voulait pas du tout et j’ignorais pourquoi. Alors, me trouvant avec son violon il a été ferme, il m’avait strictement interdit d’en recommencer, instructions que j’avais respecté jusqu’au jour de son décès soit quelques mois plus tard. Ce violon, son violon, me revenait donc de droit, comme héritage. J’en jouais toujours, je m’entrainais tout seul et tout le temps afin de m’y adapter, afin de le maitriser. C’était ainsi que je me suis professionnalisé sans l’aide de personne. Je n’ai autre profession à part jouer du violon, je l’utilisais pour subvenir à mes besoins, je gagnais ma vie avec. Au tout début je jouais qu’aux cérémonies traditionnelles animistes, en fait en jouant du violon on arrivait à appeler les bori ou les hollèye si bien sûr sur place il s’y trouve des personnes qui sont possédées et cela même en dehors de ces genres de cérémonies. Plus tard j’ai arrêtais de jouer à ces cérémonies pour intégrer la troupe de Gaya en région de Dosso, avec cette formation nous avions remporté cinq fois le concours national en chant et ballet, depuis je suis sollicité par d’autres formations telles la troupe de Tillabéry, celle de Téra, celle de Diffa, la troupe Anashoua de Habsou Garba, le groupe Mamar Kassaï etc que j’accompagnais également sur scène en dehors des compétitions et avec bien sûr la permission de ma troupe d’origine. Avec cette dernière et les autres qui faisaient appel à moi, j’ai pu faire des scène un peu partout comme au Sénégal, Libye, France, Bruxelles, Moscou, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Benin, Tunisie, Alger, Maroc, Beyrouth, Québec etc.

Mon violon (godié), ce violon que j’ai hérité de mon père était confectionné d’une calebasse, de la peau d’un reptile (espèce d’alligator), d’un morceau de tige en bois, de crin de cheval, d’un bout de corne de vache, et du fil en coton. L’autre partie (dan makadin godié) qui complétait le violon et qui servait d’y jouer était constituée d’un morceau de tige en bronze et de crin de cheval, conclue Harouna Chanayé plus connu sous le nom de Harouna maï godié.

Walter Issaka               

  

dimanche 16 octobre 2016

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