Rencontre avec Aicha Macky
Par Webmaster Publié le 06/03/2018
Je ne veux pas mourir misérable comme la plupart des artistes Nigériens ! C’est pour cette raison que je suis en train de me lancer dans l’entreprenariat audiovisuel. J’ai créé ma boite de production appelée « Tabou Production » et là je suis à la recherche des partenaires. C’est la seule façon de gagner ma vie et permettre aussi aux jeunes qui vont travailler avec moi de gagner leurs vies car l’art ne nourrit pas son Home au Niger. On va bien évidemment continuer à réaliser des films d’auteur, confie Aicha Macky, réalisatrice cinéma documentaire et sociologue de formation.
Pourquoi ta boite de production s’appelle ‘Tabous production’ ? Parce que c’est une boite qui a comme ligne éditoriale tout ce qui attrait au tabou et aux non-dits, comment raconter le tabou tout en restant respectueuse de nos cultures positives en dénonçant celles qui sont négatives. Parle-nous de tes réalisations J’ai réalisé six film-documentaires : trois films de commande et trois films d’auteur dont le premier est réalisés dans le cadre de mes études à IFTIC. ‘Moi et ma maigreur’, il dure 13 minutes, c’est un autoportrait de la maigreur. Le second est réalisé à St-Louis au Sénégal alors que je faisais le master 2, il s’intitule ‘Savoir faire le lit’ et fait 26 minutes, c’est une étude comparative sur la perception du corps de la femme et aussi par rapport à la question de l’éducation sexuelle entre parent et enfant au Niger et au Sénégal. Le troisième qui est mon premier film professionnel s’intitule ‘L’arbre sans fruit’, il dure 52 minutes. C’est un parallélisme entre l’histoire de ma mère qui est morte en couche et mon histoire personnelle, une femme qui était mariée mais qui n’a pas pu donner la vie dans un bref délai comme s’attend la société. C’est un film sur la présomption d’infertilité Dans un couple quand un enfant ne vient pas, tout de suite la femme est indexée, elle est accusée même si aucun examen médicale qui prouve qu’elle est infertile, alors j’ai réalisé ce film afin de donner la parole à ces femmes qui n’ont pas encore eu la chance d’avoir des enfants. C’est donc une manière pour moi de donner la parole aux femmes qui se trouvent dans ce genre de situation, car la parole libère. Donner la parole à ces femmes est tout simplement pour moi un clin d’œil et en même temps une manière de leur donner un espace pour pouvoir se faire une thérapie. Pourquoi tu qualifies ‘l’arbre sans fruit’ de film professionnel ? Il est inscrit dans un cadre professionnel parce qu’il a deux boites de productions, il a des diffuseurs et il a une boite de distribution. Les boites de productions Maggia image et les Films de balibari se sont chargées de la promotion. Si ce film est connut aujourd’hui c’est parce qu’il a été réalisé dans un cadre de coproduction Nord-Sud. De sa sortie en Mars 2016 à la date d’aujourd’hui ce film a remporté 46 prix à l’international et a fait le tour des continents. Ce n’est pas seulement la qualité qui l’a rendu possible. C’est parce qu’il y a eu un vrai travail du Point du Jour international, la boite qui le distribue. Cette boite s’est chargée de faire la distribution au niveau international. Elle a fait pas mal de vente au niveau des chaines de télévisions telles que NHK du Japon, Deutch Wele, TV5 Monde, Lion capital TV qui était notre diffuseur dès au départ etc… IL est aussi inscrit dans le circuit des bibliothèques en France et aux Etats-Unis d’Amérique. Qu’est-ce qui différencie un film court métrage d’un long métrage ? C’est la question de minutage. Un court métrage peut durer d’1 seconde à 26 minutes, le moyen métrage peut aller jusqu’à 59 minutes et le long métrage commence à partir d’1heure. Quels sont tes futur projets? Actuellement je suis sur un autre projet, cette fois-ci un long métrage sur la radicalisation qui sera coproduit par les films de Balibari / France (la boite qui a produit l’arbre sans fruit) et Tabous production/Niger. Il a été sélectionné au Ouaga film Lab qui est un laboratoire de coproduction sud-sud pendant lequel l’Allemagne m’a octroyé une bourse d’écriture de 3 mois qui me permet d’aller à Berlin assister à une résidence d’écriture mais surtout faire des rencontres professionnelles afin de trouver d’autres partenaires sur le projet. Retenons également que Aicha Macky est formatrice des formateurs en résilience et extrémisme violent. Mandela Washington 2016. Walter Issaka mardi 6 mars 2018 Dans la même catégorie |
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