Zoom sur Mawa Groove
Par Webmaster Publié le 24/05/2016
"La guitare basse c’est l’instrument qui fait le pont entre le rythme et l’harmonie dans la musique" témoigne Nadège Samuel, bassiste professionnelle, installée au Niger depuis six ans. Nadège, alias Wambi évolue dans le groupe Mawa Groove et gère une entreprise de production musicale âgée de deux ans aujourd’hui.
A quoi on reconnait une guitare basse ? La guitare basse, c’est une guitare à quatre cordes en général, on en trouve aussi avec 5 ou 6 cordes. Contrairement à la batterie et aux percussions, la guitare basse a des notes, ce qui fait qu’elle sert de pont entre le rythme et l’harmonie, elle donne le rythme par rapport aux autres instruments comme le piano ou la guitare, elle est assez primordiale dans n’importe quel orchestre. La guitare basse joue les fondamentales, les notes de base, et elle pose un rythme sur ces notes pour que les autres comme le piano ou la guitare puisse se sentir libre de partir sur les extensions d’accords sur d’autres notes. La guitare basse produit des sons graves, le son qu’elle joue et celui de la grosse caisse sont calculés ensemble, les deux sont sur les mêmes fréquences, elles jouent toutes les deux du son lourd. La grosse caisse donne le rythme de base et la guitare basse s’inspire de ce rythme pour pouvoir jouer. En général la guitare basse prend deux microphones, un qui fait ressortir les son aigus et un autre les son graves, des fois on place au milieu des micros qui font ressortir les mediums, donc on trouve souvent des basses amplifiées par trois ou quatre micro, mais il faut obligatoirement au moins deux micro pour la guitare basse afin qu’on puisse entendre toutes ses fréquences. En réalité tous les instruments se posent sur la guitare basse qui elle, se pose sur le rythme. Dans un groupe musical tout le monde se suit, tout le monde se pose sur le rythme. A la base le bassiste pose les règles de l’harmonie, de là viennent les accompagnements qui suivent une grille bien particulière, après viennent les solos qui, effectivement se posent en particulier sur la guitare basse parce que la guitare basse, elle, reste assez standard, assez statique sur les fondamentales, ça permet donc aux solistes de pouvoir s’évader et de revenir. Le soliste lui, ne joue pas les fondamentales, il joue des extensions d’accords qui se reposent sur la guitare basse qui joue elle, les fondamentales. Sans fondamentales il n’y a pas d’accords donc la musique en gros se pose sur la guitare basse. En plein concert live il peut forcement y avoir des erreurs, des improvisations, des choses qui changent par rapport à la répétition faite, etc, quand même on doit toujours suivre le chanteur, c’est lui qui est le leader, c’est lui qui dirige, il a une grille à suivre. Même si c’est le chanteur qui se trompe de gamme c’est aux musiciens de le suivre ce n’est pas à lui de revenir. Si c’est le bassiste qui se trompe de gamme cela déstabilise les autres. En fait le pianiste et le guitariste peuvent s’arrêter de jouer et la musique continue, par contre si le bassiste s’arrête de jouer, là ça devient difficile. Des fois le bassiste part par exemple sur un temps faible au lieu de partir sur le temps fort, dans ce cas il revient au batteur de rouler afin de le rattraper. Toutes les notes sont justes, toutes les notes sur n’importe quel instrument si elles sont accordées sont justes. C’est grâce même à des erreurs que d’autres nouvelles musiques ont été créées, par exemple la musique « blues » est partit d’une fausse gamme à la base. Quel est le style de musique que vous jouez au sein de Mawa Groove ? Nous jouons plutôt de l’afro-jazz, la musique qui est basée sur un rythme africain mais qui a des harmonies jazziques, le jazz moderne, nous avons deux albums qui sont sur youtube. En dehors de ça nous avons une entreprise de production appelée Mawa production, dans cette entreprise est comptée une école de musique qui tourne depuis deux ans. Cette école dispense des cours d’éveil musical pour les enfants de 4 à 10 ans les Mercredis après-midi de 16h à 18h et les Samedis matin de 10h à 12h, elle dispense aussi des cours particuliers pour les adultes, nous avons également un studio d’enregistrement en place. Pour les enfants on fait des musiques d’interprétations, on réécrit des musiques, on crée de nouvelles musiques qu’ils peuvent chanter en chœur, on fait aussi des petites approches au rythme de la musique, des cours de solfèges, des cours sur le rythme et à côté de ça on touche au piano, à la guitare, à la flute et aux percussions. Chaque année on fait un CD de 2 titres et on organise un spectacle. D’ailleurs le 15 Juin prochain à partir de 16h on organise un spectacle au CCFN où nous allons présenter une dizaine de morceau. Quels sont vos objectifs ? Notre objectif c’est d’agrandir l’école, de faire évoluer ces activités, d’avoir plus d’élèves, d’avoir plus d’initiatives, plus de concours, de faire interagir l’école, les ONG, les entreprises qui peuvent avoir les mêmes projets que nous sur la culture au niveau de l’instruction des enfants, de l’éducation du côté musical. Notre but final c’est de faire de cette école un carrefour culturel qui comprendrait évidemment cette école, le studio d’enregistrement et aussi de faire interagir les artistes nigériens et ceux venus d’ailleurs, d’interférer avec les ONG, les Associations, les entreprises qui auraient des projets à proposer au Niger. Propos recueillis par Walter Issaka mardi 24 mai 2016 Dans la même catégorie
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