Le musée des instruments traditionnels de musique du Niger

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Par Webmaster  Publié le 08/10/2015
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(c) Kadry Koda

Le Niger, soucieux de préserver son patrimoine culturel a depuis plusieurs années créées un musée dédié aux instruments traditionnels de musique. Ces instruments sont exposés actuellement dans leur environnement socioculturel. Ils sont classés par groupe ethnique dans différents pavillons.

Ce musée est d’abord né à partir de l’initiative du feu docteur en musicologie Mamane Garba. Il avait commencé la recherche et la collecte des instruments de traditionnels à partir de 1987 jusqu’en 1990, où il créa le premier pavillon dédié à ces types instruments de musiques.

Le bâtiment actuel qui est logé au Centre de Formation Musicale (CFPM Taya) contient à présent plus de 300 instruments de musique traditionnelle de presque toutes les ethnies du Niger. Il a été acquit grâce au financement de la Coopération Espagnole et inauguré le 2 février 2011 en présence de l’Ambassadrice d’Espagne au Niger.

Le rôle de ce musée est la préservation et la vulgarisation du patrimoine nigérien. Cette importance tâche ne se fait sans difficultés et pour que le CFPM Taya puisse continuer ses recherches et collectes, il lui faudra beaucoup de moyens. Déjà, l’entretien des instruments acquis reste une problématique sérieuse liée au manque de ressources financières. Par exemple, beaucoup de ces instruments doivent être amortis chaque année. Du coup, même la préservation reste un problème entier.

Pourtant, les joyaux de ce musée sont aussi impressionnants qu’instructifs. Prenons l’exemple du tambour à membrane qui a été recueilli par Mamane Garba. Ce tambour appartient à la chefferie du Gobir. Il a une fonction de représentation d’un personnage qui désigne le successeur au trône à la, mort du précédent. Il sert aussi de porteur de messages de la cour royale. À l’époque, dans la région de Maradi, quand le chef meurt, les candidats au trône se présentent à tour de rôle devant le tambour qui résonne tout seul en présence de l’élu. Lors qu’il ne résonne devant aucun des prétendants, une nouvelle liste est ouverte. Ce tambour fait à partir de peau humaine existerait dans le Gobir depuis la création de la chefferie.

Elle est ainsi constituée : en dehors de la membrane qui st une peau humaine, on met aussi dans le cylindre du tambour un cœur de lion attrapé vivant puis égorgé selon un rituel bien précis. À l’époque, les chefs entretenaient ce tambour aussi bien qu’ils s’occupaient de leurs familles. Donc, chaque instrument de musique a un rôle bien précis dans la société qui l’utilise.

L’exemple du Zari qui est un anneau de fer forgé percuté par un deuxième plus petit. Il est fabriqué et utilisé par une caste de griots forgerons de la région de Tahoua qui y joue lors de cérémonies de mariage ou de baptême. Ces instruments ne sont pas joués que par les enfants de la fille d’un forgeron. Chez les Touaregs d’Agadez et de Tahoua, l’instrument Amzad n’est joué que par les femmes nobles. La valorisation de notre culture rime immanquablement avec la préservation de ces instruments de nos musiques traditionnelles. Ceci dit, les moyens matériels et humains susceptibles de contribuer à la bonne marche d’une aussi importante mission, doivent accompagner l’institution à la charge de ce musée.

Oumarou Kadry Koda

jeudi 8 octobre 2015

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