Le musicien Yacouba Adamou alias Black Mailer, ambassadeur de la cause des albinos du Niger

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Par Webmaster  Publié le 06/10/2015
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(c) Kadry Koda

Interview du célèbre musicien engagé au sujet de son engagement contre les stigmatisations subies par albinos du Niger. "L’Art doit être aussi au service du sociale, de l’humanitaire etc." Black Mailer

Vous êtes l’un des acteurs majeurs de la lutte pour la préservation des intérêts des acteurs culturels nigériens. Mieux, vous venez d’organiser une série deux concerts en faveur de l’association des albinos du Niger au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch et au Centre culturel Oumarou Ganda, pourquoi une telle initiative ?

L’artiste dans ses œuvres artistiques décrie aussi des maux de son pays, voire du monde. Pourquoi ne pas aller au-delà des revendications ? C’est la nécessité de l’action. De l’acte qui se joindre à la parole que j’ai initiée ce projet qui est pour moi, une modeste façon de contribuer à la réduction des stigmatisations dont sont victimes les albinos du Niger. C’est le premier aspect. Le second est de mobiliser des ressources financières permettant aux albinos d’avoir des lunettes et crèmes solaires appropriés à leur état. Enfin, le troisième aspect consiste susciter l’intérêt d’autres partenaires au tour des problèmes que vivent les albinos dans un pays comme le nôtre où il fait excessivement chaud. Une telle initiative est rare dans notre pays.

Comment est-ce l’idée vous ai venue de vous engager dans le social ?

C’était un très vieux rêve qui est celui d’accompagner avec ma musique les couches sociales les plus déshéritées. Donc, après 17 ans de carrière, je me suis dit qu’il est temps que je concrétise ce pan de mon engagement et mon choix s’est porté sur le problème des albinos, compte tenu des difficultés énormes qu’ils rencontrent dans nos sociétés.

Peut-on avoir des cas spécifiques de stigmatisations dont les albinos sont victimes au Niger ?

Les albinos sont marginalisés au sein même des familles. Ils le sont aussi à l’école où leurs camarades refusent de partager les mêmes bancs qu’eux. Ils sont stigmatisés dans la vie professionnelle. S’ils arrivent à trouver un emploi d’ailleurs. Rien que dans les démarches de recherches d’emplois, ils sont recalés après les entretiens d’embauches, même si leurs C.V se trouvent être irréprochables. Pour exemple, le cas de Kadidja, la présidente même de l’association des albinos du Niger. C’est plus qu’offusquant ce qu’ils vivent. Le dernier exemple que j’ai à donner est celui d’une albinos dont le prétendant a renoncé à l’épouser à cause des lourdes pressions de sa famille opposée au mariage.

J’imagine que votre engagement actuel dans le social n’est pas à écarter de vos propres expériences…

En effet, il n y a pas de fumée sans feu, comme dirait l’autre. Mon statut d’artiste et surtout le look que j’ai adopté pour m’affirmer en tant que musicien de reggae, m’ont valu quelques misères. Ce qui fait que je suis en même de savoir ce que vivent les personnes qui subissent au quotidien la stigmatisation dans leur chair et leur âme. Je trouve que c’est très dommage de voir que notre société demeure encore intolérante par rapport à certains choses qui sont carrément du domaine divin. Qui d’entre nous a choisi ses parents ? Son pays natal ou son village natal ? Je dirai même mieux. Qui est-ce qui a choisi sa façon d’être ? A mon avis, certaines formes stigmatisations doivent être assimilées à des crimes à cause du fait qu’elles meurtrissent l’Homme, au fin fond de son humanité.

Revenons aux concerts. Comment avez-vous apprécié l’accueil que le public a réservé à ces deux concerts ?

L’accueil a été exceptionnel. Bien que les délestages des jours antérieurs aient perturbé la communication au tour de ces deux concerts, le public s’est beaucoup mobilisé.  je dois préciser que c’est un projet que j’ai initié d’abord sous le parrainage du Ministère en charge de la Population et l’objectif est de faire une forte communication à travers les médias. C’est l’occasion pour moi de remercier très vivement pour leurs très fortes implications dans la couverture médiatique de cette série de concerts qui ont consisté à une sorte de lancement de cette initiative. D’autres activités de mobilisations de fonds en faveurs des albinos sont prévues à l’Université, à la Cité de l’EAMAC, à Dosso et à Tillabéry. C’est le programme immédiat. Nous envisageons d’organiser un téléthon pour la même cause. Déjà, nous comptons mettre en relation l’association des albinos du Niger avec celles des pays de la sous-région, voire même la fondation de Salif Keita.

Avez-vous pris d’autres engagements vis-à-vis de cette association ?

D’abord, je suis très honoré du fait que les membres de cette association aient fait de moi leur ambassadeur et je me suis engagé à faire des plaidoyers et lobbying en leur faveurs, partout où le besoin se fera sentir. Pour joindre l’acte à la parole, j’ai pris l’engagement de céder à l’association des albinos du Niger 30% des recettes sur chaque vente d’album que je ferai ce, jusqu’à la fin de ma carrière musicale. Pour moi, l’Art doit être aussi au service du sociale, de l’humanitaire. Je ne terminerai pas sans remercier les partenaires de cette initiative, les organisateurs et toutes les bonnes volontés que j’inviterais bien à bien vouloir adresser directement leurs dons à la présidente de l’association des albinos du Niger (une juriste de formation), Kadidja Moumouni au 96 29 59 58.

Propos recueillis par Oumarou Kadry Koda

mardi 6 octobre 2015

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Commentaires

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Par nathalie clavé le 09/07/2016
bonjour je recherche des photos de blackmailer ! pourriez-vous m'envoyer celle-ci en haute résolution ? merci à vous, c'est urgent pour jeune afrique

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