Mohamed Awal Idriss Imprimer
8/14/2014 9:56:03 AM - Publié par fofo_mag@yahoo.fr  


Mohamed Awal Idriss travaille dans la maroquinerie, il confectionne des cartables, des sacs à main, des portefeuilles, etc. Il prend gout à ce métier en 2001 lorsqu’il arrive à niamey et se rend tous les jours passer du temps avec un ami artisan qui travaillait dans le centre artisanal du musée national.


Mohamed Awal Idriss travaille dans la maroquinerie, il confectionne des cartables, des sacs à main, des portefeuilles, etc. Il prend gout à ce métier en 2001 lorsqu’il arrive à niamey et se rend tous les jours passer du temps avec un ami artisan qui travaillait dans le centre artisanal du musée national.



Au début je regardais juste travailler mon ami et les autres artisans et je trouvais impressionnant ce qu’ils faisaient. Un jour j’ai approché un artisan qui m’a enseigné la maroquinerie et m’a beaucoup aidé dans ce sens.



En 2005 le nom de Mohamed figure parmi la trentaine d’artisans sélectionnés par le centre des métiers du cuir et d’art du Niger (CMCAN) pour une formation de quatre mois.



Suite à cette formation, le responsable de la formation a dit aux trois premiers, dont je faisais partie, à venir lui rendre visite au CMCAN en cas de besoin. A la même période une place a été mise à ma disposition au niveau de ce centre et depuis je travaille là-bas.    



Pour ses créations Mohamed utilise le cuir travaillé au Niger mais il préfère le cuir venu d’Europe qu’il trouve de meilleur qualité par rapport au cuir nigérien qu’il juge mal travaillé et facilement décolorable. Ce cuir est cependant moins cher que le cuir importé. Les créations de Mohamed n'on a rien à envier à celles de l’occident.



Le plus souvent je m’inspire des articles made in Europe pour créer les miens, surtout quand il s’agit des sacs à main femme. Ce qui est impressionnant dans cette imitation c’est de pouvoir le faire comme telle, réussir la finition. Pour ce qui est des accessoires j’utilise celles des vieux sacs Européen que j’achète à la friperie. Aujourd’hui je suis en mesure de reprendre n’importe quelle création et ça grâce aux cours que j’ai appris au CMCAN. Néanmoins il y a des créations qui me sont propres.      



D’après Mohamed la maroquinerie est mal vu au Niger. Au lieu de progresser elle régresse, peut de nigériens visitent les centres d’art et en grande partie se sont les femmes constate-t-il. Voilà pourquoi on trouve plus des sacs femmes dans ses créations.



Même parmi les femmes qui viennent acheter, la plupart sont des expatriées. Beaucoup de nigériennes préfèrent acheter les articles étrangers à des coûts très élevés alors qu’elles peuvent en trouver les copies conformes chez nous à bas prix. D’autres achètent les sacs made in China qui ne coûtnte rien du tout mais qui ne résistent que 24 heures. D’un côté je les comprends parce que 90% des nigériens sont pauvres, et quelqu’un qui n’a pas la garantie d’une semaine d’autosuffisance alimentaire ne pourrait s’acheter un sac à main de 30 000 F.



Je demande aux gouvernants de notre pays de jeter un regard vers l’artisanat qui est dans une situation critique tout comme les autres disciplines de la culture. 



    par Walter Issaka



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