Capitaine Djaff

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Par Webmaster  Publié le 21/12/2013
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Rencontre avec le rappeur Capitaine Djaff, membre fondateur de la formation Lakal-Kaney, premier groupe nigérien à avoir sorti un album en 1998.

Dans quel cadre êtes-vous partis aux Etats-Unis ?

Celui de la musique, le hip hop. Mon groupe était invité en Juillet 2003 par une maison de production appelée African Galaxy Record pour un concert. Après nous avons continué dans la musique comme nous l’avions prévu. Mais vous savez chaque artiste à sa manière de voir les choses, surtout dans un groupe où on a tous des idées différentes. Donc à un moment donné le groupe s’est dispersé, ce qui a mis frein à notre travail collectif. Moi, je me suis installé dans une ville appelée Kernersville (North Carolina). Musicalement je me suis calmé pendant quatre ans. Après j’ai mis un studio en place et repris toutes les compositions que nous devions faire ensemble mon groupe et moi. Je me suis autoproduit. Aujourd’hui j’ai mon propre album de 17 titres qui sera bientôt  sur les ondes. Il s’intitule DJAFFOLUTION, mais je dois d’abord voir ça avec le BNDA afin de pouvoir le mettre sur les ondes. Une partie de cet album a été enregistré en live et l’autre avec des instruments électroniques.

 

Un studio aux Etats-Unis ! Et quel nom lui as-tu donné ?  

Cabascabo Music. C’est Haoussa. Ça veut dire gangsta, celui qui ne se laisse pas faire. On en a plein ici même à Niamey au marché Katako, au petit marché. Ce studio s’est agrandit au fil du temps, de la composition musicale je suis passé au mixage et à l’enregistrement. Il se trouve chez moi dans le sous sol, mon propre voisin même ne sait pas qu’il y a un studio chez moi, les gens de mon quartier non plus. Pour être connu là bas il faut être un Mickael Jackson. Là, je suis en train de monter un module de mastering, on a déjà débuté l’audiovisuel et voilà, c’est petit à petit.

Je ne fais pas que du hip hop, je fais divers style. J’ai même créé un accola, c’est un instrument que je jouais quand j’étais enfant, c’est un monocorde. Il me rappelle mon enfance. J’ai touché à l’afro beat, j’ai enregistré aussi deux groupes de Rock.

Born et Love, mes deux clips vidéo qui passent actuellement sur les chaines nigériennes ont été conçus aux USA avec de jeunes étudiants de l’université de North Carolina. Ce sont des togolais, des béninois, un nigérian, trois américains qui ont du talent. Ce sont des vidéos de qualité. Cabascabo Music a aussi enregistré deux nigériens qui ont grandit là bas aux Etats-Unis, leurs albums et leurs vidéos clip sont dans les bacs, il s’agit de Talibé et de Dark Meat. Ce sont vraiment des jeunes qui ont du talent. J’ai fait également des featuring avec Psychopathe du groupe de rap nigérien Wassika et Amstrong de Wass-Wong. Nous avons enregistré cinq titres en un week-end.

Le souhait qui me tient à cœur c’est de créer un pont entre les Etats-Unis et le Niger. Des gens ont déjà essayé mais ça n’a pas abouti. Ce pont servirait à la production artistique de tout genre confondu. Ça nécessite certes beaucoup d’argent mais comme il y a la passion ce serait facile. 

Je travaille dans le studio du Lundi au Jeudi et je travaille aussi dans une maison de production.  

 

Pourquoi es tu rentré à Niamey ?  

Je suis rentrée à Niamey pour rendre visite à ma famille et en profiter pour présenter l’introduction de mon album. Mais le rap que j’ai retrouvé n’est pas tellement du rap et en plus il y a trop de style de musique du Nigéria. Techniquement si j’étais ingénieur du son, je ne pourrais enregistrer ce genre de chanson. On a la tête dure nous les rappeurs, nous n’écoutons personne à commencer par moi. Certes je suis un rebelle de nature mais cela ne me fait pas perdre la tête. Lorsque je suis arrivé j’ai fait un tour chez l’artiste John Sofakolé, à mon arrivée chez lui je lui ai dit « aï ka ga nânou » (je suis venu tété), ça veut dire que je suis venu apprendre. Voyez vous c’est ce que les autres rappeurs ne font pas.

 

Lakal Kaney existe-t-il toujours ? 

Il n’y a jamais eu de conférence extraordinaire Lakal-Kaney où il s’est dit « bon c’est fini, on casse le groupe ». Je connais mes gars et je sais que le jour où nous allons nous réunir soyez sûr que ça va péter de la musique. Lakal-kaney, c’était aussi du biseness. Aux Etats-Unis nous faisions tout le temps des scènes, des petites scènes entre africains.

Ton dernier mot ?          

Je dis merci à Fofo pour tout ce qu’il fait pour la culture nigérienne. Etant aux Etats-Unis j’ai les échos de ce qui se passe au Niger grâce à l’internet par le biais de Fofo. Je suis accro à Fofo, c’est à partir de ce site que j’obtiens toutes nouvelles musicales.

Par Walter Issaka

samedi 21 décembre 2013

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