Adamou Idé

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Par Webmaster  Publié le 08/10/2013
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Après de hautes études d’administration en France, Adamou Idé rejoint le Niger pour occuper plusieurs postes dans l’administration nationale et internationale notamment au niveau de la francophonie. Le métier d’écrivain qu’il exerce à présent s’assortit d’un combat quotidien pour faire entrer dans les esprits le rôle primordial que peut jouer la lecture et l’écriture, autrement dit l’éducation, dans la survie des cultures originelles et la lutte contre tous les extrémismes montants. Dans son dernier livre « tous les blues ne donnent pas le cafard » Adamou Idé dénonce avec humour et pertinence les dégâts que peuvent commettre tous les amoureux du pouvoir.

Pourrais-tu définir la littérature ?

La littérature est bien trop vaste pour la définir en quelques mots. La littérature c’est l’expression et l’imagination. Il y’a plusieurs domaines d’expression, le roman, la poésie, les récits, les nouvelles, le théâtre, les essais. Il y a aussi les contes et légendes qui font aussi partie de la littérature.

La première motivation qui pousse les écrivains à écrire c’est ce désire de communiquer leur expérience de vie, ce qu’ils ont rencontré dans leur vie quotidienne avec leurs compatriotes, avec leurs concitoyens, les problèmes de la société. Ils mettent tout ça sur papier pour témoigner vis-à-vis de leurs concitoyens et vis-à-vis des générations futures.

Comment définit-on un écrivain ?

Je ne sais pas ce que signifie écrivain, j’essaie juste d’écrire c’est tout.

Ecrire est un métier exigeant qui demande en premier lieu le respect du lecteur, c'est-à-dire écrire avec des exigences de la langue, on n’écrit pas n’importe comment. Veiller à ce qu’il n’y ait pas de fautes, à ce qu’ils vous comprennent. Avant d’aller chez l’éditeur veillez à ce que le livre soit non pas parfait, mais acceptable au niveau de sa qualité d’écriture, parce que l’éditeur va d’abord regarder si c’est bien écrit, rentrer en contact avec vous, peut être qu’il ya des fautes, des expressions auxquelles vous ne pensez pas, c’est un travail d’approfondissement. C’est un travail en commun.

Editer veut dire corriger, améliorer.

Qu’est qui fait qu’on trouve alors des erreurs dans certaine éditions ?

Si on trouve des fautes dans certaines, cela est du à la précipitation de l’auteur. Trouver des erreurs dans une édition, je trouve ça dommage. Ceci ne dégrade pas l’écrivain, mais ça dégrade la littérature en général. L’écrivain quand il décide d’écrire ça dépasse sa personne ; mais il y en a qui écrivent sans se soucier de la qualité, sans un dictionnaire, sans regarder comment se conjuguent les verbes ; ils écrivent tout ce qui leur passe par la tête, sans se soucier des conventions d’écriture.

Et malheureusement les maisons d’éditions qu’on a ici chez nous ne sont pas professionnelles. Elles impriment ou elles font imprimer ce qu’elles reçoivent comme manuscrit sans ce travail de fond qui consiste à relire et à corriger avant d’aller à l’imprimerie.

Au Niger nous avons aussi un problème de finition du livre, souvent cette qualité n’est pas au rendez-vous chez la majeur partie des imprimeries. Un livre doit durer.      

Comment est ce qu’on édite un livre ?

Mon travail à moi c’est de mettre sur pied mes idées, mes sentiments, mes émotions, mon expérience, ce que je vois dans la société, ce qui me touche et que j’essaie de communiquer aux autres. C’est un travail très exigeant qui demande beaucoup de persévérances, voilà c’est là que moi mon travail s’arrête. Après il faut quelqu’un qui puisse aider à faire connaitre mes écrits, et cette personne c’est l’éditeur. Lui, il est un entrepreneur, un commercial qui a choisi comme domaine, celui du savoir, le livre. L’éditeur est exigeant sur la qualité, il faut que votre œuvre soit vendable, il faut qu’elle soit un moyen pour lui de se faire de bénéfices.

L’éditeur transforme ce que vous avez écrit en un produit marchand qui est le livre. Ensuite c’est l’imprimerie qui est également géré par l’éditeur, puis vient le stade de la diffusion qui se fait avec les libraires. Faire paraître un livre c’est toute une chaine.

Comment est ce qu’on procède au choix du titre d’une édition ?

Le titre ne s’impose pas comme ça. Des fois vous avez une idée qui vous passe par la tête et que vous avez envie d’écrire alors écrivez  mais en réalité c’est au fur et à mesure qu’on écrit que les idées se précisent à l’élaboration du titre, c’est ce que je dis généralement aux jeunes : ne pas faire une idée fixe du premier titre qui est apparu, parce qu’il n’est pas évident que c’est ce qu’ils veulent dire. Pour moi le titre apparait toujours après.

Ton dernier mot

Je remercie Fofo magazine de son intérêt pour la littérature nigérienne et j’espère que ça va continuer. On a besoin de votre soutien en tant que media. Votre rôle est extrêmement important pour le développement de la littérature et de la culture en général. Je suis lecteur de ce magazine, c’est vraiment un effort considérable que vous faites. Je demande aux jeunes d’être patient à ne pas faire preuve d’empressement dans le travail d’écriture, c’est un travail exigeant qui demande beaucoup d’effort sur soi et qui demande surtout le respect du lecteur ; cela me parait important pour un développement de notre culture actuelle.

mardi 8 octobre 2013

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