Alioum Moussa

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Par Webmaster  Publié le 28/02/2013
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Originaire du Cameroun Alioum Moussa est plasticien et travaille à Niamey depuis plus d’un an.Peintre, il s’est ouvert à d’autres disciplines artistiques notamment la scénographie théâtrale, les performances, les installations et puis le graphisme.

Comment as-tu débuté cette carrière ?

J’ai commencé avec le simple dessin, c'est-à-dire le crayonné, genre des bandes dessinées ; ça a évolué et après j’ai continué avec la peinture avec pas mal d’expositions, pas mal d’ateliers de formation et de perfectionnements. J’ai parcouru le monde, de l’Afrique centrale à l’Afrique australe, de l’Europe centrale à l’Europe de l’est en passant par les Etats-Unis. Je suis allé acquérir d’autres disciplines notamment la sculpture et le medium vidéo. Donc maintenant je peux me définir comme artiste visuel. La peinture a été quand même à la base de mon introduction dans le monde de l’art et de la culture, donc je me revendique toujours peintre, même si je fais du stylisme c’est toujours la couleur, la forme, la combinaison chromatique qui domine, donc  forcément on sentira un peu le côté peintre en moi qui se révèle à chaque fois que je le fuis.

 

Qu’en est-il du dessin ?

Le dessin est en veille, ça revient toujours, aujourd’hui je me sers du dessin sur le côté alimentaire. On se débrouille toujours à faire quelque chose à côté qui nous donne de l’énergie dans nos engagements, dans nos aspirations personnelles.

Depuis tout petit j’ai toujours été intéressé par le dessin à l’école. Je reproduisais ce que je voyais autour de moi et les personnages des dessins animés de l’époque.

Après le dessin c’est la peinture parce que quand on fini de dessiner on cherche toujours à peaufiner les couleurs, à s’approcher un peu de la photographie, après on se dit pourquoi mettre autant de temps sur un dessin alors que la photo pourrait servir, et finalement on prend goût à la photographie.

Côté sculpture il a fallu que je dépasse la pression culturelle, traditionnelle et la confusion mélangeant  tradition et religion. Etant musulman, pratiquer la sculpture c’était représenter  quelque chose de figuratif ou bien un totem et donc forcément je ne pouvais pas continuer, mais au fil du temps les gens ont compris que la sculpture n’était pas forcement une forme qui avait à la fois la tête, le tronc et les quatre membres comme l’anatomie. On s’est détaché de l’anatomie pour faire de la sculpture contemporaine un élément visuel à trois dimensions. Produire quelque chose autour duquel les visiteurs peuvent tourner et relier les deux dimensions de notre œuvre, c'est-à-dire le côté iconographique (ce que la personne voit) et le côté iconologique (ce que la personne voudrait traduire dans sa pensée). Le début de tout c’est le dessin. Pour construire quelque chose même l’architecte doit d’abord dessiner les plans et c’est comme ça aussi pour le sculpteur. Il doit d’abord avoir des schémas.

Etre artiste visuel ou contemporain, en résumé on va vers la globalité de toutes ces disciplines pour dire qu’on est plus tôt créateur, on a envie de mettre en œuvre nos pensées.

 

Explique-nous ce que c’est l’art plastique

L’art plastique, en fait c’est un regroupement de disciplines dont le résultat emmène une certaine plasticité ; quand on dit plasticité on parle de l’aspect visuel, de l’aspect esthétique. L’art plastique regroupe pas mal de disciplines notamment le dessin, la photographie, les installations ; Je le définis comme ça mais on peut trouver des milliers de définitions pour l’art plastique. De mon point de vue c’est un processus qui va du néant à quelque chose qui fait la beauté, l’esthétique ou la poésie.

 

De quoi t’inspires-tu ?

A un moment j’ai été confronté aux problèmes de la réalité de notre urbanité. Je m’intéresse beaucoup à l’évolution de la ville, au comportement des humains qui vivent dans la ville. Je pense que pour fuir la moralité ou la morale je fais de ma source d’inspiration un concept. Je suis dans le concept. le jour où Duchamp a pris un urinoir et l’a posé comme œuvre d’art ça a changé les données sur le plan culturel, sur le plan artistique, c'est-à-dire à quel moment l’urinoir devient une œuvre d’art  alors qu’il était sensée servir pour qu’on soit à l’aise dans les toilettes ; mais quand il le sort de son contexte naturel pour le déposer dans une galerie, alors le monde a complètement changé sa vision de qu’est ce qu’un artiste, qu’est-ce qu’une œuvre d’art, je suis dans ce questionnement. Aujourd’hui je me demande quelle est la responsabilité d’un artiste nigérien à partir du moment où il est aussi partie intégrante du développement de la ville, du pays, des mentalités.

Un artiste c’est quelqu’un qui prône le bien dans le mal, c’est quelqu’un qui prône le beau du laid ; c'est-à-dire que nous partons de la récupération qui était sensée être le résidu de la vie pour le ramener à la vie ; je suis dans cette dimension là, je suis dans la dimension où l’artiste n’est pas seulement un faiseur d’objets et un fabriquant de quelque chose mais c’est aussi quelqu’un qui a un mot à dire à sa société ; là je me sens beaucoup plus dedans.

 

Quelle matière utilises-tu pour tes créations ?

J’utilise le vêtement comme matière première aujourd’hui pour créer mes œuvres. Surtout le vieux vêtement. Le vieux parce que je parle de la manipulation du circuit des friperies. Ces vêtements de seconde main jouent un rôle important sur l’économie, sur le pouvoir d’achat. Aujourd’hui il y a plusieurs familles qui peuvent se vêtir à moindre coût, il y a les effets positifs et il y a aussi le visage caché de cette friperie et moi je suis au milieu pour dire qu’est ce qui se passe, la friperie  traduit un peu la force entre l’occident et l’Afrique. L’occident est développé et nous il faut qu’on se développe aussi, nous on a notre culture et eux ils ont la leur ; et à quel moment les vêtements usés là bas reprennent vie ici, et à partir de quel moment on s’intéresse à ces vêtements pour que nous on en fasse encore notre usage personnel.

Ce qui m’a animé au départ pour ce choix était le fait que travaillais beaucoup sur l’apparence ; parce que quelque part dans notre contexte complexé, les africains ne peuvent pas recevoir avec leur esprit, ils reçoivent avec l’apparence. Quand tu as l’apparence d’un clochard alors que tu es intellectuellement ou bien économiquement bien assis, n’importe quelle personne, aussi pauvre soit-elle qui portera une veste cravate sera plus rapidement  reçu dans un bureau que toi. Moi, je me demande est ce qu’on s’intéresse plutôt à l’apparence ou à ce qu’on a dans la tête. C’était ça le début du projet.

J’ai commencé à travaillé sur le vêtement comme identité parce que souvent on reconnait plus les gens à travers ce qu’ils portent.

Mes créations parlent de l’égocentrisme, du contexte social, contexte économique, contexte de dépendance.  Je ne fais pas de politique politicienne mais le côté social m’intéresse ; c’est le social qui est  en avant dans mes créations.

 

Quels sont tes projets ?

Du 03 au 10 Mai prochain je serai à Strasbourg pour une foire d’art contemporain. Je suis invité par une galerie africaine basée là bas, c’est la galerie « âme d’Afrique » dirigée par Jeanne Aucherd Djami.

 

  

jeudi 28 février 2013

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