Halte à l'aculturation de la jeunesse

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Par Kalilou Publié le 02/09/2014
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La culture est l’identité d’une communauté ou d’un pays. C’est par ce trait caractéristique qu’un peuple se reconnaît et se projette. C’est aussi par elle qu’un peuple fait découvrir aux autres peuples son patrimoine culturel. C’est le lieu donc de dire que l’inter culturalisme est un phénomène séculaire aussi vieux que l’humanité. Cependant cette culture semble aujourd’hui être un danger pour beaucoup de jeunes car conduisant au déracinement. Beaucoup de pays africains dont le Niger souffre de ce phénomène de domination culturelle. C’est une jeunesse nigérienne qui a les oreilles et les yeux en Cote d’Ivoire et au Ghana avec l’apparition de nouveaux genres musicaux comme COUPE DECALE, AZONTO……. Pour comprendre la situation de déracinement culturelle de la jeunesse nigérienne, il parait nécessaire de jeter un regard sur les causes lointaines et immédiates de ce phénomène et ensuite contribuer à une prise de conscience du point de vue de la culture. la culture qui englobe des valeurs telles que le dialogue, la tolérance, le respect et l’amour. Des valeurs qui sont d’ailleurs indispensables dans la constructionn d’un état démocratique.

 Le déracinement n’est pas un phénomène  récent. Les écrivains engagés qui ont lutté pour la libération du continent africain l’ont expliqué. Pour ces écrivains engagés, c’est un phénomène lié à la colonisation. Le colonisateur ne peut avoir la main mise sur les colonies que par la domination culturelle. Imposer la culture occidentale aux indigènes.

Les indépendances acquises les élites africaines vont prendre leur destin en main. Ils ont pour charge de promouvoir tous les domaines notamment la culture. L’art, la littérature, la musique, la peinture et la sculpture sont mises à contribution pour une Afrique qui renoue avec son histoire et ses croyances. Le célèbre roman historique de Mamani Abdoulaye, SARRAOUNIA, est assez révélateur de cette Afrique qui renait.  Cette renaissance mamanienne se fait sous un symbole. Une reine magicienne qui a fait face à une des colonnes, de la mission civilisatrice française, la plus tristement célèbre. La mission Voulet-Chanoine.  La reine veut défendre ses dieux et ses religions et surtout un territoire bâti sur l’amour et la tolérance.

Les  considérations  socio-historiques vont avoir raison de l’élan engagé aux lendemains des indépendances proclamées. Ainsi les artistes musiciens se voient étiquetés. La société les indexe, la famille rejette, les amis fuient et le métier ne  nourrit pas son non faute de promotion. A cette situation, il faut ajouter les considérations religieuses.

Voila donc quelques problèmes propres au Niger qui fait que sa jeunesse s’abreuve  musicalement à la source des pays étrangers en dépit des sacrifices consentis par des artistes comme Adams Junior, Sani Aboussa, King Noma et bien d’autres qui ont voulu se  battre pour leur passion qu’est la musique. Bien qu’ayant fait le renon du Niger, les artistes musiciens ont fini par jeter l’éponge. Ils se sont politisés, chose normale, d’autres ont quitté le pays pour d’autres cieux et les moins chanceux sont sombrés dans l’alcoolisme et la déperdition totale. Seuls ceux qui contribuent à l abroutissement des jeunes ont encore le vent en poupe.

La musique étrangère a donc un  grand boulevard pour conquérir une jeunesse déboussolée qui tourne le dos à ses produits surtout culturels. C’est l’installation du phénomène décalé puis azonto accompagné par son mode vestimentaire qui a droit de cité au Niger. Cette musique importée est promue par la quasi-totalité des médias locaux. Des médias qui paupérisent les artistes locaux car ils ne sont pas diffusés, à fortiori attendre des miettes dans le partage en prorata des recettes du Bureau Nigérien des Droits d’Auteur ( BNDA).

Dans un combat de survie de la musique nigérienne, les artistes se sont coalisés pour défendre leurs intérêts. Ceux qui font de la musique modernes et ceux qui tentent de faire vivre la musique traditionnelle se sont accordés le temps de produire la série Djogol culture. Djogol culture dénonce les travers du domaine de la promotion de musique.

L’impact de cette action a été moins positif et la musique étrangère continue à avoir droit de citer  dans un pays qui constitue pourtant un réservoir de culture pour l’humanité. La conséquence négative de l’influence de la culture étrangère s’observe dans les foyers où certains parents acceptent avec amertume le comportement de leur progéniture.

Pour mettre fin au déracinement culturel, il est impératif qu’on accorde à la culture nigérienne la place qui est la sienne et surtout la promouvoir. Cette étape exigera l’implication des médias et des hommes de culture  pour donner une bonne image à la culture en général et la musique nigérienne en particulier tout en s’ouvrant aux autres cultures. La culture nationale s’améliore par le contact des autres cultures. Alors vivement l’inter-culturalisme équilibré !!!!

Kalilou Kalssai A, FOFO Tillabéry

mardi 2 septembre 2014

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